Pelkmans-Vervoort investit dans une batterie verte

À Turnhout, à 100 mètres à peine de la frontière néerlandaise, se trouve l’exploitation avicole Pelkmans-Vervoort. Une authentique entreprise familiale qui s’investit dans le bien-être de ses animaux, et des poussins en particulier.

En compagnie de notre partenaire commercial Ecotechnics, qui a installé la batterie en décembre 2023, nous prenons place dans la cuisine accueillante de Vic et Maria Pelkmans Vervoort par un jeudi nuageux de février 2025.

Troisième génération d’éleveurs de volailles

Jan Pelkmans a repris la direction de l’entreprise en 2010, à la suite de son père Victor « Vic » Pelkmans, qui avait lui-même repris le flambeau de son père. Sur leurs terres agricoles, on peut voir concrètement les progrès considérables réalisés dans le domaine de l’élevage de volailles. Les granges du père Pelkmans sont toujours là et servent d’entrepôt, mais le fils Jan a, depuis, construit quatre nouvelles granges en faisant appel aux meilleures techniques disponibles. C’est là que 195 000 poussins, répartis dans quatre bâtiments, passent en six semaines du stade d’adorables petites boules jaunes à celui de poulets de chair.

Une telle optimisation de la production de viande nécessite un suivi minutieux, qui est en grande partie automatisé chez Pelkmans-Vervoort. Un système d’alimentation automatique surveille notamment la consommation de nourriture et d’eau, deux paramètres essentiels pour surveiller de près l’état de santé des poussins. Par ailleurs, le climat dans les bâtiments est également contrôlé par ordinateur.

Cet ordinateur établit une courbe de température qui suit les besoins des poussins, mais contrôle également les ventilateurs. Par exemple, on limite le renouvellement de l’air pour les poussins d’un jour, et on l’augmente progressivement au fur et à mesure que les poulets prennent du poids. Les quatre bâtiments sont équipés d’un système agréé destiné à réduire les rejets de substances polluantes, Comme les émissions d’azote, que l’entreprise parvient ainsi à faire baisser considérablement. Six appareils de chauffage se trouvent dans chaque bâtiment. Ils assurent en continu le chauffage et la circulation d’air. L’air chaud accumulé dans le faîte du toit est renvoyé vers le bas sur les poulets.

Le générateur de secours installé sur le site garantit le fonctionnement continu de la ventilation.

Tout est mis en œuvre pour que les poussins évoluent dans un environnement confortable. Jan a d’ailleurs remarqué que les poussins nouveau-nés s’agitaient beaucoup à la lumière du jour - par nature, les poulets sont des animaux qui aiment l’ombre, explique-t-il. C’est pourquoi les volets installés sur le toit du bâtiment restent fermés la première semaine, et sont ensuite progressivement ouverts plus fréquemment.

L’éclairage est assuré par un système LED à faible consommation d’énergie. Tous les soirs, les lumières sont éteintes pendant environ six heures.

Les unités de chauffage extraient l’air chaud du faîte du bâtiment et le renvoient vers le bas, le sol recouvert de tourbe reste ainsi parfaitement sec pour les poussins en pleine croissance.

Entre deux cycles de reproduction, les poulaillers sont soigneusement nettoyés. Pour ce faire, Jan utilise l’eau de pluie recueillie dans des puits situés sous les bâtiments. 70 000 litres d’eau sont nécessaires pour le nettoyage ; récupérer l’eau de pluie permet donc de larges économies d’eau potable. Après le nettoyage, place à une désinfection rigoureuse.

Même si Vic Pelkmans est à présent pensionné, il ne peut s’empêcher de rester actif. Nous commençons notre entrevue par une discussion sur la batterie d’un point de vue technique, une discussion préparée par Victor Pelkmans avec un résumé en Excel de tous les coûts et revenus de janvier 2024 à 2025. Avec quantité de chiffres à l’appui, il nous explique la politique énergétique de l’entreprise familiale.

« En 2020, les prix de l’électricité étaient encore si bas que le coût par poussin était trop faible pour justifier des investissements dans notre propre production d’énergie. En 2022, nous avons constaté que la situation évoluait rapidement et, sur les conseils d’Ecotechnics, nous avons installé des panneaux solaires d’une puissance de 230 kWc. C’était une sage décision, car les prix ont grimpé en flèche pendant l’automne 2022. Nous avons alors obtenu des prix très intéressants pour l’énergie excédentaire sur le marché de l’injection. »

« En 2022, nous avions déjà reçu un fournisseur de batteries, mais je n’avais pas trouvé son dossier très crédible. Un an plus tard, lorsqu’Ecotechnics a présenté son projet à notre groupe agricole en collaboration avec Octave (un fabricant de batteries, ndlr), les choses ont commencé à devenir concrètes. Avec l’augmentation de l’autoconsommation, les gains supplémentaires sur les déséquilibres et la forte baisse du coût par kWh, nous avons réalisé que la période de retour sur investissement d’une batterie était particulièrement intéressante et nous avons décidé de faire l’investissement. »

Grâce à notre batterie installée fin 2023, nous récupérons de l’argent net sur notre facture d’énergie au lieu de payer. Notre installation photovoltaïque a également été étendue de 168 kWc en octobre 2023. Compte tenu de la faiblesse actuelle des prix de l’injection, c’était un investissement moins intéressant. Car le prix d’injection moyen pour 2024 n’est que de 40 €/MWh. Nous pouvons heureusement compenser ces prix bas pour l’injection d’énergie solaire par des revenus du déséquilibre grâce au contrôle de la batterie par Yuso. Ainsi, nous recevons un prix de 230 €/MWh pour toute l’électricité envoyée sur le réseau au prix de déséquilibre. C’est l’une des façons dont la gestion intelligente de la batterie génère des bénéfices. En outre, nous évitons l’injection à des prix négatifs grâce au contrôle du bridage photovoltaïque d’Octave, qui garantit que la production de notre installation photovoltaïque reste limitée au niveau de l’autoconsommation. En d’autres termes, nous n’injectons pas à des prix négatifs, mais nous ne devons pas non plus acheter de l’énergie sur le réseau.

En plus du contrôle intelligent de la batterie, Yuso lancera chez Pelkmans-Vervoort, à partir du 1er mars 2025, un contrôle intelligent de l’installation photovoltaïque, appelé « PV Curtailment » ou bridage photovoltaïque. De cette façon, l’installation photovoltaïque pourra générer des revenus supplémentaires en cas de déséquilibre.

Comment cela fonctionne-t-il précisément ?

En cas de prix de déséquilibre très négatifs, l’installation photovoltaïque est coupée. Les panneaux solaires installés chez Pelkmans-Vervoort rapporteront donc environ 5 000 euros supplémentaires par an par rapport à la situation sans bridage photovoltaïque.